Un consortium scientifique franco-canadien, soutenu par les Upper Similkameen Indian Band, le ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères et l’University of British Columbia, entreprend des fouilles archéologiques sur le site de Chuchuwayha, en Colombie-Britannique

Introduction

Depuis 2015, un groupe de chercheurs français et canadiens étudie le site de Chuchuwayha, en Colombie-Britannique, afin d’en reconstruire l’histoire des fréquentations humaines et des arts conservés associés pour ensuite étendre ces connaissances à l’ensemble de la région. A cet objectif historique s’ajoute une dimension anthropologique en ce que le projet fait dialoguer l’expertise scientifique française, les institutions canadiennes telles que le Museum of Anthropology (MoA) de Vancouver et la communauté des Upper Similkameen Indian Band. Il s’agit donc d’un projet multi scalaire et multidisciplinaire, mêlant archéologie, ethnoarchéologie, anthropologie, sciences des archéomatériaux, et géosciences.

Contexte archéologique et culturel à l’origine du projet de recherche

1/ L’art rupestre en Colombie-Britannique, lié à la culture des Premières Nations

La Colombie-Britannique se caractérise par une richesse particulière en termes d’art rupestre pariétal, avec au moins 500 sites identifiés. Néanmoins, ce n’est que depuis les années 1990 que des études archéologiques y ont été menées, en particulier sur les territoires des Upper Similkameen Indian Band (USIB). Par exemple, des fouilles menées en 1998-1999 ont permis d’établir que la région a été occupée depuis 10 000 ans. Toutefois, ces études se sont principalement concentrées sur les paysages environnant les sites rupestres ; ainsi, peu d’informations sont actuellement disponibles concernant la chronologie des fréquentations humaines et des pictographies à l’ocre présentes sur ces sites. L’art rupestre caractéristique de ces sites archéologiques a toujours été fortement associé à la culture des Premières Nations, pour ses fonctions rituelles et sociales.

2/ Description des sites rupestres étudié

Le projet de recherche franco-canadien concerne actuellement deux sites archéologiques localisés sur les territoires des Indian Band des rivières Nicola et Similkameen, dont l’Upper Similkameen Indian Band.

Le premier, également le principal, est celui de l’abri sous-roche de Chuchuwayha, proche de Hedley, en Colombie Britannique. Le dispositif archéologique actuellement visible est composé de plusieurs dizaines de pictographies rouges de différentes nuances aux motifs symboliques, abstraits ou figuratifs, ainsi que de structures d’habitat semi-enterrées et aménagées. Ce site a conservé les évènements physiques, naturels et anthropiques ayant marqué son évolution, évènements que les chercheurs du projet prévoient de reconstruire.

Le second est celui de Jameson Flats, situé sur la rive opposée à Chuchuwayha. Il s’agit d’un bloc rocheux écroulé, formant un abri sous-roche conservant des tracés rupestres avec trois types d’entités graphiques : deux lignes courbes disposées verticalement en parallèle, un oiseau debout – représentation inhabituelle dans la région – des motifs en croix et des traces de fréquentation récente du site.

Enfin, l’ensemble des alentours du site de Chuchuwayha est aussi étudié pour comprendre les caractéristiques morphologiques principales de la vallée de la rivière Similkameen, sa formation et son évolution paysagère au cours du temps et la mettre en lien avec les périodes de fréquentation humaine. En parallèle, des investigations sont aussi menées sur le site d’Ochre Bluffs (Tulameen) afin de chercher à identifier la source des ocres de pictographies mentionnées ci-dessus.

Localisation du site de Chuchuwayha

 

Objectifs du projet

1/ Les origines du projet de recherche

En 2015, la communauté des Premières nations de Hedley a émis la demande d’approfondir les connaissances archéologiques du site de Chuchuwayha et de son art rupestre. En septembre 2015, le professeur Jean-Michel Geneste, conservateur général du patrimoine honoraire français, a été invité par le Poste dans le cadre du programme des French Scholars Lecture Series. Lors de cette première visite, Jean-Michel Geneste s’est rendu sur les lieux forts de l’art pariétal de Colombie-Britannique, principalement dans des réserves amérindiennes, ce qui recouvrait une dimension protocolaire forte. Il a rencontré formellement des chefs et représentants de tribus, pour souligner les enjeux culturels de la préservation des sites sacrés. Il a également donné une conférence intitulée Predator and prey : the art of Chauvet et a participé à un symposium organisé au MoA. A la suite de cette visite, quatre projets ont été envisagés au regard du fort potentiel de coopération scientifique et culturelle qu’a révélé cette rencontre. La structure, les termes et les objectifs précis du projet ont pu être définis, dans le respect des mythes et des croyances de la communauté des USIB. Il a notamment vocation à préserver ce patrimoine culturel et à produire des outils pédagogiques à destination des Premières Nations comme du grand public. Ainsi, le projet initial comprenait :

  • Des travaux de recherches archéologiques et géomorphologiques autour du site de Chuchuwayha
  • Une programmation de publications scientifiques ;
  • La production de documentation pour les communautés de la région ;
  • L’organisation d’une exposition sur l’histoire de l’occupation humaine dans la région de la Similkameen, confrontée avec le travail d’artistes contemporains, au MOA;
  • La constitution d’une documentation de recherche et d’archives, en lien et pour les USIB ;
  • La réalisation d’un documentaire audiovisuel sur les fouilles.

2/ La construction du partenariat franco-canadien

L’équipe de recherche est composée d’un consortium franco-canadien, de membres de la communauté des USIB, de membres de l’University of British Columbia (UBC), majoritairement issus du Museum of Anthropology et du laboratoire d’archéologie, d’archéologues travaillant auprès des USIB et de chercheurs français membres de l’Institut Français d’archéologie orientale et du laboratoire Edytem, localisé à l’Université Savoie Mont-Blanc.

Les principaux participants français du projet sont les suivants :

  • Anita Quiles, responsable du pôle archéométrie de l’Institut Français d’archéologie orientale du Caire, porteuse du projet ;
  • Jean-Michel Geneste, conservateur général du patrimoine honoraire, ancien directeur du Centre national de la Préhistoire ;
  • Jean-Jacques Delannoy, professeur en géomorphologie à l’Université Savoie Mont-Blanc, membre de l’Institut universitaire de France, impliqué dans l’étude du contexte physique des grottes et sites ornés.

Quant aux participants canadiens, les principaux sont :

  • Mike Allison, propriétaire du site et councilor chez les Upper Similkameen Indian Band
  • Susan Rowley, associate professor au Department of Anthropology et curator of Public Archaeology au MoA de UBC;
  • Brenda Gould, présidente du Similkameen Consulting: Contract Archaeologist and Heritage resource management specialist et post graduate certificate in Heritage resource management de Simon Fraser University;
  • Angela Clyburn, spécialiste de la recherche, de la localisation, de l’enregistrement et de la numérisation des sites d’art rupestre.

Le partenariat initié en 2015 a été renouvelé en 2019 via un Memorandum of Understanding quadriennal signé entre UBC, les USIB, l’Institut français d’archéologie orientale du Caire et l’Université Savoie Mont-Blanc.

3/ Les axes de la recherche

Le but du projet est de définir un cadre chronologique complexe des niveaux culturels identifiés lors des fouilles, et de l’art rupestre associé. Il s’agit donc pour l’équipe de recherche d’approfondir l’histoire du Nord-Ouest canadien, en restituant les temporalités des fréquentations et l’évolution des sites mentionnés ci-dessus. A terme, le projet apparaît comme un moyen de mieux comprendre les interactions entre la Nature et les Hommes dans la vallée de la Similkameen, les périodes de fréquentations humaines du site, de les mettre en lien avec l’art rupestre conservé en Colombie-Britannique, et de diffuser ces connaissances auprès du grand public. L’objectif ultime est donc d’aider les USIB à une meilleure réappropriation de leur histoire, de mettre en valeur la culture des Premières nations, parfois peu diffusée, et de soutenir la diversité culturelle associée.

Trois axes de recherche ont été investis afin de mener à bien cette mission archéologique.

1/ Tout d’abord, l’utilisation des archives naturelles. Il s’agit de réaliser des enregistrements sédimentaires de l’abri sous-roche de Chuchuwayha pour étudier d’une part les évènements régionaux (géologie, climat, environnement), et d’autre part les phénomènes locaux ayant affecté les parois (écroulement, réajustements, desquamation), et pour restituer les paléo-paysages auxquels les individus ayant fréquenté le site ont pu être confrontés. De telles analyses sédimentologiques et granulométriques permettent d’établir une corrélation entre des phases archéologiques et des ambiances climatiques. A cela s’ajoutent les études archéozoologiques et archéobotaniques, fournissant des données de comparaison pour reconstruire des paléo environnements du site.

2/ Ensuite, l’étude des archives au sol. Il s’agit de l’étude du matériel archéologique à proprement parler, obtenu lors des fouilles, qui comprend :

  • L’étude de la culture matérielle et en particulier des outillages lithiques, pour positionner chronologiquement des occupations, les origines des déplacements de population, ou encore l’appartenance aux courants culturels identifiés dans les aires géographiques du nord-ouest du continent américain ;
  • La datation directe d’artefacts organiques, pour déterminer les périodes de fréquentation du site

L’utilisation des archives au sol permettra à terme de situer dans le temps l’implantation des premières communautés traditionnelles et d’établir les relations ethnologiques et archéologiques de la communauté des USIB.

3/Enfin, l’étude des pictographies rouges, pour contraindre plus précisément dans le temps les périodes de réalisation des arts rupestres. Pour cela, trois approches sont envisagées :

  • Définir la mise en place des surfaces ornées à partir de l’approche géomorphologique et les datations par les cosmogéniques
  • Parmi les pictographies, celles exposées aux intempéries et à l’environnement extérieur sont recouvertes d’encroûtements silico-calciques qui peuvent recouvrir ou sur lesquels reposent les pictographies. La datation de ces dépôts permet d’encadrer l’âge de réalisation des pictographies.
  • Par ailleurs, les investigations archéométriques, menées autour de la diversité des matières colorantes employées sur le site de Chuchuwayha, contribuent à l’identification des sources d’approvisionnement potentielles du site.

Mise en œuvre du projet

1/ Financement

Il existe depuis 1990 l’accord France Canada pour la coopération et les échanges dans le domaine des musées. Un tel accord vise à établir et maintenir des liens privilégiés et durables entre les institutions muséales françaises et canadiennes, à améliorer les compétences des professionnels des musées, et à optimiser la mise en œuvre des projets franco-canadiens. Concrètement, cet Accord offre une contribution financière à la réalisation de projets de coopération et d’échanges, bien que cette contribution ne couvre pas la totalité des dépenses. De plus, de la part de la France, les financements pour ce projet proviennent principalement de la Commission des fouilles du ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (MEAE, 2019-2022), du Consulat Général de France à Vancouver (depuis 2016) et du laboratoire Edytem de l’université Savoie Mont-Blanc.

Du côté canadien, les USIB, la Similkameen Consulting Compagny et UBC via le MoA et le laboratoire d’archéologie contribuent aussi au financement des recherches.

2/ Étapes de réalisation

C’est en 2016, du 7 au 31 mai, lors d’une seconde visite opérationnelle, que les projets définis en 2015 se sont concrétisés. Deux semaines de fouilles archéologiques ont été programmées dont le bilan a confirmé la nécessité de s’engager dans un programme de recherche pluridisciplinaire. La projection-débat du film « Le dernier passage », réalisé par Pascal Magontier, a eu lieu.

En 2017, un symposium sur l’art pariétal a été donné à Lytton. Organisé par le Nlaka’Pamux Tribal Council, il a rassemblé des spécialistes français et canadiens, autour de plusieurs tables rondes ouvertes au public. Il s’agissait de la première conférence internationale sur l’art rupestre organisée par des Premières nations en Amérique du Nord, ainsi que de la première fois que sept chefs d’Indian Band se rassemblaient.

En 2018 a été menée la deuxième mission archéologique sur le site de Chuchuwayha. Pour définir la morphologie et l’historique des occupations du site et pour comprendre la présence de structures anthropiques, la priorité a été donnée aux actions de terrain lors de cette mission. Ainsi ont été réalisés :

  • Une fouille archéologique au pied des parois ornées et la collecte de matériel archéologique pour analyse (lithique, faunique, datations 14C)
  • Une cartographie du contexte morphogénique du site (façonnement glaciaire…) ;
  • Une cartographie anthropo-géomorphologique du site archéologique et de ses abords ;
  • Des prélèvements des encroûtements silico-calcaires (tufs et voiles de parois) pour dater les pictographies ;
  • Des prélèvements de blocs au sol et en paroi de roche ;
  • Une analyse granulométrique et morphoscopique des sédiments issus des fouilles.

Pour compléter ce travail de terrain ont été réalisés une acquisition 3D du contexte physique du site et des fouilles archéologiques, dans l’optique de proposer des animations 3D de l’évolution du site une fois celle-ci établie.

Exemple des structures anthropiques observées à Chuchuwayha

En 2019, une troisième mission archéologique de long terme s’est tenue. Deux cent quatre-vingt-neuf unités du site de Chuchuwayha ont été fouillées du 28 avril au 17 mai, tandis que le site de Jameson Flats a été l’objet de fouilles les 10 et 11 mai. Ces fouilles se sont concentrées sur le matériel archéologique (matériel lithique et artefacts), sur l’étude du niveau cendreux au sein des sédiments (qui a permis d’émettre l’hypothèse d’un évènement catastrophique tel qu’une éruption volcanique au cours de l’histoire du site), sur les pictographies et leurs encroûtements, ainsi que sur une étude géomorphologique pour décrire les évolutions topographiques de la vallée de la Similkameen.

En raison de la crise sanitaire internationale, aucune mission de terrain n’a été possible en 2020, ainsi l’équipe de recherche s’est concentrée sur l’étude du matériel archéologique recueilli lors des campagnes précédentes. Pour ce qui est du matériel archéobotanique et archéozoologique, les investigations sont encore en cours. Les analyses granulométriques et morphoscopiques ont été poursuivies, permettant d’avancer des hypothèses sur la mise en place des sédiments fins, notamment l’hypothèse d’un apport en sédiments éoliens. L’objectif en 2020 était donc spécifiquement de préciser les particularités topographiques et morphogéniques du cadre physique environnant le site en travaillant à l’échelle régionale, de la vallée et du versant. Les équipes de recherche ont également étudié les modalités d’englacement et de désenglacement de la vallée lors de la dernière période froide, pour établir un premier scénario d’évolution pour la structuration des abords du site de Chuchuwayha.

3/ Résultats des recherches

Le premier, et principal objectif de ce projet de recherche, était d’établir l’histoire chronologique du site de Chuchuwayha et de ses alentours. De fait, les premières études de terrain menées par la présente équipe ont montré que le site de Chuchuwayha constituait un jalon chrono-culturel indispensable pour comprendre l’histoire archéologique de Colombie-Britannique. À la suite de la fouille archéologique de 2019, il a été conclu que l’occupation humaine du site datait d’au moins 5 000 ans, comme le montrent les datations 14C réalisées sur des artefacts organiques collectés en lien avec du matériel lithique et faunique. De plus, les études sédimentologiques ont confirmé l’existence d’un niveau de cendres compact homogène qui marque un événement catastrophique majeur et ancien dans la région, interprété comme lié à l’éruption du Mont Saint Helen il y a plus de 3500 ans, ayant nécessairement impacté la vie des hommes et de leur environnement végétal et animal. Les analyses réalisées en 2020 ont permis aux chercheurs d’établir un premier scénario chronologique, et de compléter leurs connaissances initiales, puisque qu’ils sont parvenus à caractériser la séquence sédimentaire et à positionner les unités élémentaires dans la coupe stratigraphique du site. La fréquentation du site daterait donc d’au moins 5000 ans et aurait été continue jusqu’à l’évènement catastrophique de l’éruption du Mont Saint Helen, menant à une phase d’abandon du site par l’Homme pendant une période de 100 à 1000 ans. À la suite de cela, la présence humaine a de nouveau été observée jusqu’il y a environ 1300 ans, bien que cette limite ne soit pas la fin définitive de la fréquentation du site. Ces bornes chronologiques vont être précisées par des analyses 14C complémentaires en cours (échantillons prélevés lors de la mission 2022) qui permettront de préciser davantage encore le modèle chronologique de fréquentation du site. Enfin, les études de contextualisation morphogénique et paléogéographique du site de Chuchuwayha ont permis d’établir les principales étapes de la mise en place du site et de son environnement proche. Il y aurait avant tout eu une phase initiale de désenglacement de la vallée moyenne Similkameen, suivie d’une phase de profondes modifications du cadre physique de la vallée, permettant la structuration finale du site.

Le second objectif de ce projet était de saisir l’importance du site de Chuchuwayha et ses alentours pour les membres des Premières Nations l’ayant fréquenté. D’une part, l’étude anthropo-géomorphologique du site archéologique a relevé la présence de traces d’origine anthropique, telles qu’une légère dépression dont le fond est recouvert de galets ainsi que des dépressions entourées de blocs granitiques. Ces dépressions sont les témoins d’usages anthropiques et de structures à la fonction encore inconnue. D’autre part, il a été interprété que l’abri de Chuchuwayha, étant donné son dispositif pariétal et ses anciens aménagements dans la zone abritée tels que des empreintes d’anciennes tombes, possédait une forme de sacralité. De plus, la diversité des restes organiques, la multiplicité des phases d’occupation, témoignant d’une variation des modes d’occupation de l’espace, de type de résidence, de mobilité des groupes, et les nombreuses aires de combustion laissent croire que ce site était une zone de résidence avec un fonctionnement abondant de feux domestiques et/ou rituels. Toutefois, si la fonction sacrée du site et les activités rituelles semblent essentielles, elles ne sont pas exclusives. En effet, il semblerait que le site ait initialement connu une période de faible fréquentation liée à des activités économiques plutôt que sacrées. Enfin, en ce qui concerne le site de Jameson Flats, il semble avoir été occupé intensément et/ou régulièrement, en tant que lieu de passages réguliers de chasseurs équipés d’armes et de projectiles de styles variés, mais probablement sur des périodes plus récentes. Ainsi, il consistait sans doute en une forme de halte de chasse, bien que sa fonction doive encore être approfondie.

Poursuite et perspective

Pour 2021 et 2022, il a été envisagé de poursuivre l’étude archéologique et géomorphologique du site et d’identifier de nouveaux sites de fouilles potentiels. A cela s’ajoute la poursuite des approches de datation croisées au carbone 14, cosmogénique et U-Th, et de l’étude archéométrique des matières colorantes pour les pictographies. En particulier en octobre 2021, des prélèvements de paroi ont été réalisés, en accord avec les propriétaires du site, pour réaliser des datations par cosmogéniques qui viendront caler les périodes d’écroulement de blocs ayant modifié et contraint les paysages anciens. Enfin, les enregistrements vidéo des recherches seront utilisés pour constituer un documentaire pédagogique, d’archivage et de diffusion du savoir. Cette réalisation possède une dimension culturelle forte, en lien avec les communautés traditionnelles impliquées et propriétaires des sites et du matériel exhumé. Un tel document de recherche et d’archive permettra également le montage et la production d’autres documents à destination des universités, des chercheurs, mais aussi du grand public. Le but est ainsi de créer un produit de médiation scientifique et culturelle multi-usagers.

Par ailleurs, de multiples actions avec le Canada sont programmées pour approfondir la qualité du partenariat. Avant tout auprès des Premières Nations, par le biais de projets de valorisation envisagés en collaboration avec elles, en vue de les partager avec les communautés. La dimension sociale et humaine du projet se veut ainsi renforcée par le biais d’une collaboration forte avec les membres des Premières Nations. Ensuite, avec le MoA, qui trouve de l’intérêt dans ce projet de recherche en ce qu’il représente un concept de multiplateforme, avec une diversité d’institutions et de disciplines. A cela s’ajoute le renforcement des collaborations avec les laboratoires canadiens et leurs chercheurs, en particulier ceux issus des Premières Nations, pour assurer que le maximum d’études post-fouille soient réalisées au Canada. En outre, pour assurer ces projets, l’Ambassade de France au Canada a affirmé maintenir son soutien financier pour la poursuite des recherches.