La Polygon Gallery, Griffin Art Projects, la Cité internationale des arts, l’Ambassade de France au Canada et le Centre culturel canadien à Paris s’associent pour lancer un programme de résidence, alternant chaque année pendant quatre ans entre Paris (2021, 2023) et Vancouver (2022, 2024).
L’objectif de ce programme est d’offrir des opportunités pour développer des projets curatoriaux et favoriser les échanges culturels en art contemporain en France et dans l’Ouest canadien.
Le programme inaugural a été lancé en octobre 2021, avec une résidence de trois mois à la Cité internationale des arts, dans le quartier du Marais au centre de Paris et s’est poursuivie en 2022 avec une résidence de trois mois à la Griffin Art Projects, à North Vancouver.

La résidence fournit :

• Les frais d’un voyage aller-retour du domicile du/de la résident.e à Vancouver (Ouest Canadien), avec des fonds de voyage supplémentaires dans l’Ouest Canadien jusqu’à un maximum de 2 500 $.
• Une indemnité de 2 000 $ par mois pendant 3 mois.
• Un budget de production de 1 500 $.
• Un studio meublé comprenant un espace de travail et de vie (salon/espace de travail, chambre, salle de bain et cuisine partagées) et équipé du Wi-Fi. Les studios ne sont pas entièrement accessibles aux fauteuils roulants.

Le/a résident.e bénéficiera du soutien de la Griffin Art Projects qui travaille en étroite collaboration avec la Galerie Polygon pour organiser des rencontres avec des conservateurs, des artistes et d’autres professionnels de l’industrie basés à Vancouver afin d’aider le/la résident.e dans la recherche et le développement de son projet curatorial.

Le/la résident.e bénéficiera également de l’environnement unique de la Griffin Art Projects, en étant en résidence aux côtés d’artistes de toutes disciplines (arts visuels, spectacle vivant, musique, cinéma), nationalités et générations.

La résidence est ouverte aux commissaires d’exposition :

• De nationalité française,
• Résidant en France,
• Pouvant justifier d’une pratique curatoriale d’au moins 5 ans.

Les artistes et les écrivain.e.s qui ont une pratique de la curation sont admissibles.

Les candidat.e.s doivent proposer un projet de conservation décrivant la recherche et l’approche qu’ils ont l’intention de développer.

Le projet peut impliquer des collaborations avec des partenaires culturels à travers le Canada tels que des institutions, des centres d’art, des centres de recherche, des artistes et des associations culturelles.

Le formulaire de candidature en ligne est disponible ici. Les dossiers de candidature comprendront également les documents suivants rédigés en anglais (en format PDF uniquement, dans un seul fichier) :

• Un dossier présentant un ou plusieurs projets curatoriaux récents (15 pages maximum)
• Un curriculum vitae (3 pages maximum)
• Une note d’intention (2 pages maximum) sur le projet, la démarche curatoriale et les motivations pour participer au programme de résidence. Cette note peut être complétée d’une courte vidéo témoignant de la motivation à participer au programme de résidence (3 minutes maximum)
• Deux lettres de recommandation

Pour déposer votre candidature, un compte google est nécessaire. Si vous n’en avez pas, merci d’en créer un ici. Si vous ne pouvez pas accéder à l’inscription en ligne, merci de contacter le service des commissions de la Cité internationales des arts : [email protected]

Une fois votre candidature finalisée, vous ne pourrez plus la modifier. Nous vous remercions de remplir ce formulaire le plus rigoureusement possible.

Les candidatures groupées (duo, couple, collectif) ne sont pas éligibles.

Les candidat.e.s présélectionné.e.s seront invité.e.s à un entretien en ligne avec le jury, qui est composé de représentants de la Polygon Gallery, de Griffin Art Projects, de la Cité internationale des arts, de l’Ambassade de France au Canada et du Centre culturel canadien à Paris.

Outre l’évaluation de la formation et du parcours professionnel du/de la candidat.e, le jury portera une attention particulière à la qualité et à la faisabilité du projet, à la nécessité d’une résidence au Canada et au plan de travail. Nous encourageons des candidat.e.s de cultures diverses.

Chaque candidat.e sera informé.e par courrier électronique de l’état de sa candidature.

• Date limite de dépôt des candidatures : 22 mai 2022 inclus.
• Annonce des lauréat.e.s : A partir de la mi-juin 2022.
• Dates de résidence : Du 4 septembre au 30 novembre 2022. Si les restrictions du COVID interdisent les voyages, la résidence pourra être reportée.

Lauréate de la session 2021 du programme, Missla Libsekal est une autrice et commissaire d’exposition en arts visuels indépendante à Vancouver. Elle a bénéficié d’une résidence artistique à la Cité Internationale des Arts de Paris d’octobre 2021 à janvier 2022.

« La vibrante communauté internationale accueillie par la Cité m’a donné l’opportunité d’entrer dans un nouvel univers d’idées et d’individus. »

Concentrée sur la manière dont les hommes vont parvenir à partager la planète après 150 ans de transformations considérables, elle pose les questions de la durabilité face aux extinctions de masse des espèces végétales et animales, de l’occupation de paysages clés et des approches qui pourraient favoriser la biodiversité dans les éléments naturels. Il s’agit pour elle de chercher à travers le passé quels types d’archives et de bibliothèques pourraient apporter les solutions pour que les hommes puissent gouverner tout en ayant des effets positifs perpétuels sur le paysage, et pour corriger les trajectoires néfastes qu’ils empruntent, si cela est encore possible.

Cette enquête est construite sur l’exposition Beyond What We See. Once Upon a time, once upon a future, du Musée Les Abattoirs de Toulouse de 2021. Le paysage culturel et artistique français lui a permis de rechercher dans le passé de ces Living Librairies, en visitant de nombreuses expositions dans la région parisienne. Grâce au programme de Résidence curatoriale Paris / Vancouver, elle a eu l’opportunité de rencontrer de nombreux artistes et individus en lien avec ses recherches et notamment spécialisés sur le contexte français.

Lauréate de la session 2021 du programme, Amy Kazymerchyk est commissaire d’exposition en arts visuels à Vancouver. Elle bénéficie d’une résidence artistique à la Cité Internationale des Arts de Paris d’avril à juin 2022.

« J’aimerais rencontrer des artistes dont les expériences pourraient être considérées comme « étrangères » aux traditions culturelles françaises dominantes, parce qu’elles sont pensées comme diasporiques, bi-culturelles ou naturalisées. »

En France, la commissaire d’exposition canadienne souhaite explorer la manière dont les artistes pensent les thématiques d’intériorité-extériorité, d’ouverture-fermeture, dans un autre contexte national. Il s’agit pour elle d’approfondir cette réflexion déjà abordée dans le cadre de son exposition « Thought, Outside » au Western Front à Vancouver (2020-2021). Le projet interroge la notion d’extérieur (en tant qu’existence au-delà d’une démarcation géographique, non reconnue légalement, étrangère à une culture) et les modes de représentation de l’identité, au travers d’oeuvres issues des années 1970 à 1990. 

Le paysage culturel et artistique français a grandement influencé son travail jusqu’ici. La pensée française post-moderne a par exemple accompagné sa réflexion autour des concepts d’ « autre », « étranger ou « hospitalité ». Grâce au programme de Résidence curatoriale Paris / Vancouver, Amy Kazymerchyk aura l’opportunité d’expérimenter en personne la création française. 

Son travail s’inspire notamment de l’oeuvre cinématographique de la réalisatrice multi-primée Agnès Varda, notamment le film « Sans toit ni loi » (ou « Vagabond »). Réalisé en 1985, le long métrage met en scène le rapport de nos sociétés aux marginaux et les conditions d’intégration des populations migrantes en France.

Lauréate de la session 2022 du programme, Clelia Coussonnet est une curatrice, autrice et éditrice artistique indépendante française. Elle résidera au Griffin Art Projects de North Vancouver du 4 septembre au 30 novembre 2022. Elle est active dans divers pays comme la France, les Etats-Unis, la Bulgarie, le Maroc, la République Tchèque ou la Tunisie.

Influencée par sa formation en sciences politiques, Clelia est attachée à l’interdisciplinarité et à la manière dont les arts visuels interrogent des thématiques politiques, sociales et spirituelles. Elle travaille avec des artistes qui questionnent les normes sociales et cherchent à déconstruire les structures de pouvoir.

Clelia s’est concentrée ces dernières années sur la question des politiques botaniques et de l’influence des relations de pouvoir sur les plantes et examine la manière dont les systèmes de sens ont laissé leur trace sur la nature au cours des périodes d’impérialisme, de colonialisme et de mondialisation. Elle explore aujourd’hui les écosystèmes marins dans la manière dont ils sont affectés par la toxicité et la contamination, et se concentre sur les phénomènes de circulation, de production et de diffusion des connaissances au-delà des frontières créées par l’homme. On peut notamment le voir dans son projet Spoiled Water Spilled (2020) avec le Ballet national de Marseille et dans son exposition à venir au CAC Cincinnati (Etats-Unis).

Dans la continuité de ses réflexions, elle va pouvoir, grâce à son séjour au Canada, relier ces trois versants qui se conjuguent, ainsi que se concentrer sur la création d’un projet spécifique qui lui permettra de se confronter aux initiatives présentes à Vancouver grâce aux différentes sources d’inspirations et aux interlocuteurs qu’elle pourra rencontrer.